Les musiques
du Testament
du Tsar

Au delà du Rhin et jusqu’aux confins de la Sibérie la musique et le chant accompagnent la vie sociale.

Dans les villages les plus obscurs résonnent des fanfares d’une qualité étonnante. L’éducation de l’auteur en a été bercée. Certaines scènes du roman sont accompagnées de chants et de musiques : Liturgie orthodoxe prompte à enflammer l’imaginaire d’une sainte Russie, anciens chants militaires impériaux repris encore aujourd’hui par les cœurs de l’armée rouge qui en ont détourné les paroles… et d’une manière étonnante… par l’armée française ! Chants Tziganes et récitals de musique classique éclectique joués ou entendus par les acteurs du roman. Une compilation choisie par l’auteur dont chacun des morceaux correspond à un passage précis du livre cité in extenso.  En conclusion de l’illustration de ces citations musicales, l’auteur à rajouté deux Mazurkas de Chopin en hommage à la Pologne.

Les musiques du livre
dans l’ordre chronologique des chapitres :

Janvier 1920 - « La Comtesse Antoinette Trepchine »

« Toutefois, ses préventions et son mépris pour la cour impériale de Russie n’avaient pas réussi à lui gâter le souvenir de ce pays enchanteur dont elle s’était éprise autant que de son époux disparu. Le tempérament exalté des Russes l’avait contaminé au point qu’elle préféra suivre son mari en exil au lieu de revenir à l’Occident. Que le Bodensee était sage en comparaison du Baïkal ! L’odeur fleurie des cuirs, les volutes de l’encens, l’or chatoyant des églises et les chœurs profonds de leur chant continuaient de la poursuivre. La foi fiévreuse et démonstrative de ce peuple qui s’allongeait ventre à terre et baisait les icônes l’avait émue. Elle tentait parfois à Lindau de renouer avec ce mysticisme primitif en se laissant pénétrer de l’architecture romane dénudée de l’antique petite chapelleSaint-Pierre si éloignée de l’éclat baroque de la Contre-Réforme. Quel ennui ces messes latines, en comparaison des litanies envoûtantes du rituel orthodoxe et de ses voix de basses qui la saisissaient parfois au plus profond de son être en la faisant rougir. »

Dieu ait pitié de moi

Mon âme magnifie le Seigneur

Psaume pénitent
TuneCore (Choeur au nom de Sretensky Monastère Sretensky de Moscou)

Janvier 1920 - « Adieu à l’armée impériale"

« Mais l’amiral était un homme d’honneur et un grand officier. Pour le départ de Michel, il avait organisé une prise d’armes. Quelques étendards rescapés de l’armée légitime s’étaient inclinés devant le colonel Trepchine passant la maigre troupe en revue. Quand la fanfare entonna la marche Preobrajesnki, le filleul du tsar eut mystérieusement la conviction qu’il faisait ses adieux à l’armée impériale russe. Il rencontra le regard de l’amiral qui lui souriait paternellement, et il eut la sensation qu’il le voyait pour la dernière fois. »

Marche Régiment Préobrajenski

Official march of the Preobrazhensky Regiment (1683–1917) (2013-) The march was written in the time of Peter the Great. It was also used as an unofficial national anthem in imperial times. Russian Empire (1721-1917) Military March "Preobrazhensky March" Vocal +Eng Sub

Chant du régiment Drozdovski* - Musique militaire russe 

Le Chant des partisans de l'Amour, « По долинам и по взгорьям » (Par les monts et par les vallées), est une chanson russe de 1828 remise au goût du jour avec un nouveau texte de Guiliarovski en 1915 (« marche des fusiliers de Sibérie ») et populaire dans tous les camps lors de la guerre civile russe.

Le 27 juin 1919 le colonel Anton Tourkoul demanda au compositeur Dmitri Pokrass un nouveau texte comme hymne régimentaire. Le 29 juin retentit pour la première fois le chant du régiment de Drozdovski.

Dieu protège le Tsar

Hymne impérial Russe God Save The Tsar "The Orthodox Singers" Male Choir, Choirmaster: Georgiy Smirnov Basso Profondo From Old Russia. Popular And Sacred Russian Songs he Orchard Music (au nom de Russian Season

 

31 décembre 1920 - « Le serment de Varengeville sur mer »

« L’hôtel du Plessis brillait de ses plus beaux feux. Les domestiques étaient revêtus de livrées du XVIIIe siècle. Des figurants avaient été engagés pour constituer une garde d’honneur « cosaque » dont les soldats étaient placés à chaque porte et tout au long du grand escalier d’honneur. Pas moins de deux orchestres jouaient aux deux extrémités de la grande bâtisse, l’un composé de tziganes tirant frénétiquement sur leur violon »

Musique Tzigane Russe :

Valia Dimitrievitch et Volodia Poliakof
Les dernières voix tziganes enregistrement supervisé par Joseph Kessel en 1967

« Le camp endormi »

« Allons au diable »

 

Chapitre Août 1925, les décorateurs de la caverne de Platon

Fantaisie opus 17 Schuman Richter
Studio recording, London 1-3 & 5.VIII.1961
« Cette fantaisie de Schumann la rappelait au souvenir de ce printemps de 1921, quatre ans en arrière. Invitée à jouer à Munich, elle s’était rendue chez sa parente, Antoinette, à Lindau, où elle comptait passer une petite semaine au bord du lac de Constance, dans cette propriété qu’on lui avait tant vantée. Là-bas, un soir, toute à sa concentration, penchée sur le demi-queue du grand salon, répétant la fantaisie, elle n’avait pas entendu entrer un grand jeune homme. Elle le découvrit subitement, dressé devant le piano. Son regard la captiva tant et si bien que le morceau qu’elle jouait s’emplit peu à peu du charme du « tigre de Sibérie »

Scriabin Etude op 8 no 12 by Evgeny kissin
« Le récital avait pris fin sous de chaleureux applaudissements. En bis, Ilona avait joué l’étude de Scriabine opus 8 n12 en hommage à la Russie et à la mémoire de l’amiral Koltchak qui quelques années auparavant était venu avec Michel aux États-Unis. Bien des yeux de l’assistance s’étaient embués. Le souvenir de la guerre était encore proche. »

Automne 1943  « Lohegrin »

[Ránki Dezső] Liszt: After Reading Dante for Piano
« Vingt ans plus tôt, lorsqu’elle avait reçu le premier prix Franz Liszt à l’Académie de Budapest à l’issue de la Sonate de Dante, remarquant une mèche rebelle, son professeur lui avait dit en guise de compliment :

— Pour la postérité de la musique, accorde toujours ton apparence physique et ton jeu. Dans le public, peu ont la faculté de reconnaître la valeur réelle de ton interprétation, en revanche ils te voient tous. L’injustice qui affecte le son est à la mesure de son intégrité. Il est impossible de tricher avec les sons, pour l’image, en revanche..."

Bach Concerto for 2 Pianos BWV 1061 C major Edit Klukon Dezso Ránki Philarmonia Vegh András Keller
«Le souvenir du coup de foudre qui l’avait frappée lorsqu’ils avaient joué ensemble le concerto pour deux pianos de Bach était encore très prégnant. Ils s’étaient rendus après dîner au Musikverein. Il y avait relâche. Le temple de la musique viennoise réquisitionné par Herbert était désert. Deux pianos à queue étaient installés sur la scène. Jamais elle n’oublierait le regard du jeune chef qui n’avait pratiquement pas quitté le sien durant les trois mouvements joués d’un trait. »

Wagner - Lohengrin Prelude - Wilhelm Furtwängler, 1936
« Par la suite, lorsqu’elle retrouva Herbert à Vienne, elle le pria d’accepter de mettre un terme à leur relation intime. Herbert sourit affectueusement et déclara, l’air rêveur :

— Alors, comme ça, Lohengrin est revenu...

Il faisait allusion à la légende médiévale du chevalier au Cygne qui a inspiré l’opéra de Wagner. Le chevalier surnaturel apparaît un jour, venant du lac, porté par un cygne. Il se marie, fonde sa maison, puis un jour le cygne réapparaît et emporte le chevalier. »

Dinu Lipatti plays Grieg Concerto in A minor Op. 16
« Elle sifflotait le deuxième mouvement du concerto d’Edward Grieg qu’elle devait jouer le lendemain au théâtre des Champs-Élysées. Le chef Herbert von Karvengler, qu’elle n’avait pas revu depuis un an, devait diriger le concerto, et elle s’apprêtait à partir pour les répétitions prévues dans l’après-midi…./…

—Ne soyons pas tristes, Ilona. Que valent nos misérables plaisirs en comparaison de la musique ? Toi et moi avons le privilège de la servir comme nul autre. Cela est à nous, cela n’est qu’à nous. Là réside notre amour... Notre véritable et grand amour ! Rien ni personne ne pourra jamais nous le retirer. Le monde peut bien s’écrouler, il lui survivra »

Noël 1944 - « Gagner la paix en Europe ! »

« Michel Trepchine renouait avec des souvenirs d’enfance qui s’étaient un peu égarés dans sa mémoire. Il en avait refoulé la plupart, redoutant la tristesse suscitée par leur évocation. Avec un étonnement qui n’était pas sans charme, il constata que l’écoulement du temps était un baume irrésistible. Pierre ne dissimulait plus non plus ses propres souvenirs européens. Un soir, il raconta à Catherine et à Trepchine son premier bal chez l’empereur François-Joseph à Schönbrunn en 1898. »

Johann Strauss II. - Geschichten aus dem Wiener Wald (Walzer,op.325)

Mazurka n4 op 67 Kissin

Mazurka n°4 op 17 Horowitz

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